Biographies de quelques auteurs latins

CICÉRON (vers 106 avant J.-C – 43 avant J.-C) : homme politique, orateur, théoricien de l'éloquence et philosophe latin. Il est né à Arpinum dans une famille équestre, alliée à la famille de Marius, qui à cette époque, exerçait son deuxième consulat. Son grand-père, son père et ses oncles entretenaient des relations avec les plus grands juristes romains, comme Marc Antoine (grand-père du triumvir), Lucius Licinius Crassus, Aemilius Scaurus et Quintus Mucius Scaevola. Cicéron étudie la poésie, la rhétorique, le droit et la philosophie. Lors de la guerre sociale (89-88 avant J.-C), Cicéron est attachée à l'armée de Cneius Pompeius Strabo (père de Pompée). Sa famille ayant des liens avec celle de Marius, il se rend en Grèce et à Rhodes après cette guerre pour terminer ses études et éviter au retour des sympathisants de Sylla. En 81, il commence à plaider des causes. Recevant l'appui de la famille des Metelli, il plaide contre l'un des affranchis de Sylla, Chrysogonus, dans son Pro Sexto Roscio Amerino. Cela l'oblige à s'éloigner de nouveau de Rome.

 

En 77, il épouse une fille de la noblesse romaine, Terentia. En 76, il est élu questeur de Sicile. C'est un homme nouveau. Il s'illustre en se dressant contre le rétablissement des droits des tribuns de la Plèbe – dont le pouvoir avait été diminué lors de la dictature de Sylla – tout en demandant l'abrogation de la Constitution de Sylla. Il souhaite voir conférer aux Italiens le droit de cité romaine. En 71, il reçoit le soutien de Marcus Licinius Crassus et de Pompée. Il s'illustre lors du procès de l'ancien gouverneur de Sicile Verrès, ce qui lui attire la sympathie des Siciliens et des populares. En 66, il est préteur urbain et se montre partisan de la lex Manilia, qui confère à Pompée le commandement suprême de la guerre en Orient contre Mithridate (Pro lege Manilia).

 

En 64 avant J.-C, Lucius Segius Catilina, ancien partisan de Sylla, subit un nouvel échec pour obtenir le consulat ; cela l'incite à réunir une conjuration de mécontents afin de fomenter un coup d'État. Cicéron est élu au consulat en 63, et s'oppose de suite aux projets de Catilina, tout en devant faire face à l'hostilité de la vieille noblesse aristocratique et à celle de Jules César. Il parvient à éliminer Catilina – en le faisant condamner à mort – et parvient grâce à son éloquence à s'attirer la sympathie du peuple et de l'ordre équestre, tout en composant avec le Sénat. Mais en 61, il se voit reproché d'avoir profité de la proclamation d'un senatus-consultum ultimum pour éliminer Catilina sans jugement. En 58, Cicéron se voit exilé de Rome. Il se réfugie à Brindes en Grèce. En 57, le Sénat vote une loi lui permettant de revenir à Rome ; il fait d'ailleurs une entrée triomphale dans cette cité.

 

Mais il a perdu de son prestige d'antan, et la lutte qui couve entre César et Pompée l'oblige à choisir un camp. En 52, il prend la défense de Milon, accusé d'avoir tué Clodius ; en 51, il est proconsul en Cilice, et affronte les Parthes. En janvier 49, malgré son inimitié pour Pompée qu'il considère comme un nouveau Sylla, il choisit de le soutenir contre Jules César. Après la bataille de Pharsale, Cicéron reprend son siège au Sénat et presse César de rétablir la République (Pro Marcello). Mais il tend à délaisser la politique. Après l'assassinat de César, il retrouve un certain prestige et tente de rétablir la République aristocratique. Il se montre hostile au consul Marc Antoine (Philippiques). Il s'entend avec le fils adoptif de César, Caius Octavius. Cependant, lors de la conférence de Lépide où un triumvirat est formé entre Octave, Marc Antoine et Lépide, Cicéron voit son nom figurer sur la liste des proscrire à éliminé. Il est assassiné en 43 avant J.-C.

 


 

JOSÈPHE FLAVIUS (vers 38 – vers 100) : Joseph ben Mattathias ha-Cohen, dit Flavius Josèphe est un général juif qui participe à la guerre de son peuple contre Rome avant de se rendre à l'ennemi et de devenir le protégé de Vespasien. Il est le témoin privilégié de cette guerre menée par les empereurs Vespasien et Titus.

 


 

HISTOIRE AUGUSTE : cette Histoire Auguste continue l'œuvre de Suétone. Elle relate les Vies d'Hadrien à Carin (de 117 à 284) ; écrites entre 395 et 400, les historiens se demandent encore aujourd'hui si ces biographies sont l'œuvre d'un seul ou de six auteurs ou d'une équipe de rédacteurs sous la direction d'un responsable. Celles qui couvrent les règnes d'Hadrien à Caracalla sont les plus fiables parce qu'elles s'appuient sur des sources sûres. Les autres comportent de trop nombreuses fantaisies.

 


 

MARCELLIN AMMIEN (vers 330 – vers 400) : cet historien latin, d'origine grec, né probablement vers 330 à Antioche, mort aux environs de 400, sert l'empereur Constantin II en qualité de protector, ainsi que l'empereur Julien. Il rendre dans la vie privée à l'avènement des empereurs Valentinien I et Valens. C'est à Rome qu'il écrit en latin son Histoire (Rerum gestarum libri). Son ouvrage comportait trente et un livres qui couvraient la période du règne de Nerva à la mort de Valens (96 – 378). Il est donc un continuateur de Tacite. Malheureusement, seuls 18 livres nous sont parvenus et qui couvrent les années 353 – 378, c'est-à-dire la période allant de la 17ème année du règne de Constance II à la mort de Valens. Son exactitude et son impartialité font de son ouvrage une des sources les plus fiables de cette époque.


 

PLINE L'ANCIEN (23 – 79) : Chevalier romain né à Côme, il vient étudier à l'école des rhéteurs à Rome avant de commencer une carrière équestre dans l'administration. Il est préfet d'une aile de cavalerie en Germanie, sans doute entre 47 et 57. Lors des dernières années du règne de Néron, il se retire et se consacre à ses travaux littéraires. Il est par la suite rappelé par son ami Vespasien, devenu empereur. En 70, il est procurateur des finances impériales en Gaule Narbonnaise ; il remplit la même fonction en Afrique entre 71 et 72. En 73, il est procurateur d'Hispanie Citérieure. Par la suite, il est nommé en Belgique mais se voit rappelé à Rome par l'empereur. Il a sans doute été préfet de la flotte de Misène.

 

En 79, lorsque survient l'éruption du Vésuve, Pline, qui se trouve à Misène, veut se rendre compte du désastre ; ce voyage lui est fatal car il succombe d'une crise cardiaque provoquée par les vapeurs de gaz.

 

Il a composé trois livres sur l'éloquence, huit livres sur « la manière correcte d'écrire », des biographies et des livres historiques, notamment sur les campagnes menées contre les Germains et sur l'œuvre historique d'Aufidius Bassus. En 77 est publiée son Histoire naturelle, contenant une dédicace de l'empereur Titus.


PLINE LE JEUNE (61 – vers 114) : Né à Côme, il est adopté à la mort de son père naturel par son oncle, Pline l'Ancien. Il suit une carrière sénatoriale. A 15 ans, il compose une tragédie grecque. A 19 ans, il prononce une plaidoirie devant le tribunal de Centumvirs. Par la suite, il est tribun militaire en Syrie. En 89, il est nommé questeur, attaché à la personne de l'empereur Domitien. En 91, il est tribun de la Plèbe et en 93, préteur. Il est par la suite nommé intendant du trésor militaire.

 

A la mort de Domitien, il se rallie à l'empereur Trajan. En 100, il est nommé consul. Il devient en 103 membre du collège des augures et curator aluei Tiberis (chargé de l'entretien du lit du Tibre) en 105. Vers 111, il est gouverneur de la province de Bithynie ; lors de son gouvernement, il reçoit le rang de légat mais dispose des pouvoirs proconsulaires. Il entretient dans le même temps une importante correspondance avec l'empereur Trajan. En 113, son gouvernement prend fin, il rentre à Rome. La date exacte de sa mort est inconnue. Sa principale œuvre littéraire est sa Correspondance, en dix tomes, incluant même les lettres écrites à Trajan.


 

SUÉTONE (vers 70 – environ 140) : biographe latin, son œuvre est considérée comme historique. Né sans doute à Rome dans une famille de rang équestre, son père ayant d'ailleurs exercés des fonctions officielles pour cette ordre, Suétone demande vers ses 30 ans à devenir tribun militaire, afin de suivre une carrière semblable à celle de son père. Il abandonne très vite ce rang pour se consacrer à la rhétorique et à l'histoire littéraire. Après 117, il est à la cour d'Adrien et a la charge de secrétaire particulier, d'intendant des bibliothèques et de chef de la correspondance impériales.

 

Ami de Pline de Jeune, il devient à la mort de ce dernier un protégé de C. Septicius Clarus, nommé en 119 préfet du prétoire par l'empereur Adrien. Clarus introduit Suétone à la cour impériale. L'empereur lui ouvre les portes des archives impériales. Mais en 121, Suétone est disgracié, « pour s'être montré trop familier » avec l'impératrice.

 

Il est l'auteur de la Vie des douze Césars, œuvre qu'il a pu composé entre 119 et 121 grâce à son accès privilégié aux archives impériales. Cependant, il compile des sources contradictoires, ne tient pas forcément compte de la chronologie et rassemble différentes anecdotes qui ne tiennent pas compte du contexte où elles ont eu lieu.

 


 

TACITE (vers 55-57 – vers 120) : On sait peu de chose de Tacite ; il serait né probablement en Gaule Narbonnaise, sans doute dans les environs de Vaison-la-Romaine. L'un de ses parents semble avoir servi en Belgique. En tout cas, Tacite se marie avec la fille du consul Agricola (originaire de Fréjus).

 

Il connaît une carrière fulgurante, essentiellement sous le règne de l'empereur Vespasien. Il obtient la préture en 88, sous Domitien ; cela pose certaines questions, car Tacite s'était pris à Domitien dans ses écrits – Agricola et les Annales – mais l'on constate que sa carrière est tout de même ralentit après l'obtention de la préture : le consulat ne lui est accordé qu'en 97, sous Trajan. En 113, il se voit confier un gouvernement dans la province d'Asie. On suppose qu'il est mort vers 120. Tacite n'a exercé aucun grand commandement militaire, sa réputation est essentiellement due à son œuvre littéraire et à son prestige moral.

 

Son œuvre est essentiellement caractérisé par trois grands thèmes : la glorification des grands administrateurs, la défense de manière libérale de la domination romaine et la critique de la tyrannie. Il associe la rhétorique à l'histoire ; de même il fait l'éloge de la sagesse philosophique, du moment qu'elle n'entraîne pas des déviances fanatiques ou dogmatiques.

 


TITE-LIVE (vers 59 avant J.-C – 17) : Historien latin. Né à Padoue, il s'installe à Rome pendant son adolescence afin d'y recevoir l'enseignement des rhéteurs et des philosophes. Il refuse d'entreprendre une carrière politique et se consacre à la rédaction, notamment de son Histoire.

 

Afin de rédiger cette œuvre, il s'appuie pour les périodes les plus récentes sur des témoins oraux, des mémoires et des chroniques diverses (comme l'œuvre d'Asinius Pollion, camarade de Jules César qui avait pris part au franchissement du Rubicon), de même que les écrits de Fabius Pictor. Mais pour les périodes antérieures, il ne disposait que de sources grecques, comme les écrits de Polybe. Il arrête son œuvre à l'année 9 avant J.-C.


 

VICTOR AURELIUS (vers 327 – vers 390) : Africain d'origine, consulaire de la Pannonie sous Julien, préfet de Rome en 389, Aurelius Victor appartient à ces historiens que l'on appelle des abréviateurs. Ils ne recherchent pas à décrire dans le détail les évènements qu'ils rapportent, mais à en dégager les traits essentiels. Il écrit vers 360 son Livre des Césars (De Caesaribus), relatant les règnes d'Auguste à Constance II. Il écrite encore un Épitomé (abrégé) qui continue sont Livre des Césars jusqu'à la mort de Théodose.

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