Tite-Live (Histoire romaine) Préface
Comment Tite-Live justifie ici son entreprise dans une visée moraliste pour donner des exemples de grandeur à ses contemporains
(Traduction en français publiée sous la direction de M. Nisard, Tome I, Paris, 1864, p. 1-54. )
La traduction de M. Nisard a toutefois été légèrement modifiée. On a notamment modernisé l'orthographe, adapté les noms propres aux usages actuels et introduit les divisions modernes en paragraphes.
(1) Aurai-je lieu de m'applaudir de ce que j'ai voulu faire, si j'entreprends d'écrire l'histoire du peuple romain depuis son origine ? Je l'ignore; et si je le savais, je n'oserais le dire, (2) surtout quand je considère combien les faits sont loin de nous, combien ils sont connus, grâce à cette foule d'écrivains sans cesse renaissants, qui se flattent, ou de les présenter avec plus de certitude, ou d'effacer, par la supériorité de leur style, l'âpre simplicité de nos premiers historiens. (3) Quoi qu'il en soit, j'aurai du moins le plaisir d'avoir aidé, pour ma part, à perpétuer la mémoire des grandes choses accomplies par le premier peuple de la terre; et si parmi tant d'écrivains mon nom se trouve perdu, l'éclat et la grandeur de ceux qui m'auront éclipsé serviront à me consoler. (4) C'est d'ailleurs un ouvrage immense que celui qui, embrassant une période de plus de sept cents années, et prenant pour point de départ les plus faibles commencements de Rome, la suit dans ses progrès jusqu'à cette dernière époque où elle commence à plier sous le faix de sa propre grandeur : je crains encore que les origines de Rome et les temps les plus voisins de sa naissance n'offrent que peu d'attraits à la plupart des lecteurs, impatients d'arriver à ces derniers temps, où cette puissance, dès longtemps souveraine, tourne ses forces contre elle-même. (5) Pour moi, je tirerai de ce travail un grand avantage; celui de distraire un instant du spectacle des maux dont notre époque a été si longtemps le témoin, mon esprit occupé tout entier de l'étude de cette vieille histoire, et délivré de ces craintes qui, sans détourner un écrivain de la vérité, ne laissent pas d'être pour lui une source d'inquiétudes.
(6) Les faits qui ont précédé ou accompagné la fondation de Rome se présentent embellis par les fictions de la poésie, plutôt qu'appuyés sur le témoignage irrécusable de l'histoire : je ne veux pas plus les affirmer que les contester. (7) On pardonne à l'antiquité cette intervention des dieux dans les choses humaines, qui imprime à la naissance des villes un caractère plus auguste. Or, s'il est permis à un peuple de rendre son origine plus sacrée, en la rapportant aux dieux, certes c'est au peuple romain; et quand il veut faire du dieu Mars le père du fondateur de Rome et le sien, sa gloire dans les armes est assez grande pour que l'univers le souffre, comme il a souffert sa domination.
(8) Au reste, qu'on rejette ou qu'on accueille cette tradition, cela n'est pas à mes yeux d'une grande importance. (9) Mais ce qui importe, et doit occuper surtout l'attention de chacun, c'est de connaître la vie et les moeurs des premiers Romains, de savoir quels sont les hommes, quels sont les arts qui, dans la paix comme dans la guerre, ont fondé notre puissance et l'ont agrandie; de suivre enfin, par la pensée, l'affaiblissement insensible dé la discipline et ce premier relâchement dans les moeurs qui, bientôt entraînées sur une pente tous les jours plus rapide, précipitèrent leur chute jusqu'à ces derniers temps, où le remède est devenu aussi insupportable que le mal. (10) Le principal et le plus salutaire avantage de l'histoire, c'est d'exposer à vos regards, dans un cadre lumineux, des enseignements de toute nature qui semblent vous dire : Voici ce que tu dois faire dans ton intérêt, dans celui de la république; ce que tu dois éviter, car il y a honte à le concevoir, honte à l'accomplir. (11) Au reste, ou je m'abuse sur mon ouvrage, ou jamais république ne fut plus grande, plus sainte, plus féconde en bons exemple : aucune n'est restée plus longtemps fermée au luxe et à la soif des richesses, plus longtemps fidèle au culte de la tempérance et de la pauvreté, tant elle savait mesurer ses désirs à sa fortune. (12) Ce n'est que de nos jours que les richesses ont engendré l'avarice, le débordement des plaisirs, et je ne sais quelle fureur de se perdre et d'abîmer l'état avec soi dans le luxe et la débauche.
Mais ces plaintes ne blesseront que trop, peut-être, quand elles seront nécessaires; ne commençons donc pas par là ce grand ouvrage. (13) Il conviendrait mieux, si l'historien avait le privilège du poète, de commencer sous les auspices des dieux et des déesses, afin d'obtenir d'eux, à force de voeux et de prières, l'heureux succès d'une si vaste entreprise.
Virgile Enéide, I, v.1-11 |
Title 2 |
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ARMA VIRUMQUE CANO, TROJAE QUI PRIMUS AB ORIS
ITALIAM, FATO PROFUGUS, LAVINIAQUE VENIT
LITORA, MULTUM ILLE ET TERRIS JACTATUS ET ALTO
VI SUPERUM SAEVAE MEMOREM IUNONIS OB IRAM ;
MULTA QUOQUE ET BELLO PASSUS, DUM CONDERET URBEM, 5
INFERRETQUE DEOS LATIO, GENUS UNDE LATINUM,
ALBANI PATRES, ATQUE ALTAE MOENIA ROMAE ;
MUSA, MIHI CAUSAS MEMORA, QUO NUMINE LAESO,
QUIDVE DOLENS REGINA DEUM TOT VOLVERE CASUS
INSIGNEM PIETATE VIRUM, TOT ADIRE LABORES 10
IMPULERIT, TANTAENE ANIMIS CAELESTIBUS IRAE ?
Traduction mot à mot
Virgile, Eneide, I, 1_11 Virgile_EneideI,V1-11.pdf
L'hypothèse qui place l'Ara Pacis dans le grand horologium d'Auguste
La République |
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Citoyens, électeurs et soldats |
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Scène de voteDenier d'argent (IIe siècle av. J.-C.) |
Pour voter, le citoyen reçoit un jeton de vote (suffragium, i), franchit une sorte de passerelle, puis met son jeton dans une urne. |
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Des rois aux consuls |
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Un historien grec, Polybe, examine le régime de la res publica romaine: les consuls lui semblent bel et bien être les héritiers du pouvoir des rois... |
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Lorsqu'on regardait le pouvoir des consuls, le régime paraissait parfaitement monarchique et royal; mais d'après le pouvoir du sénat, c'était cette fois une aristocratie; et si maintenant on considérait le pouvoir du peuple, cela semblait être nettement une démocratie. [...] Les consuls, quand ils sont à Rome avant d'emmener les légions, ont autorité sur coutes les affaires publiques, puisque les autres magistrats-leur sont tous subordonnés et leur obéissent, sauf les tribuns, et qu'il leur revient d'introduire les ambassades au sénat. En outre, ce sont eux qui soumettent à sa délibération les questions urgentes, eux qui assurent l'entière exécution de ses décisions. De plus, pour toutes les questions concernant les affaires de l'État, qui doivent être traitées par le peuple, c'est à eux de s'en occuper et de convoquer les assemblées, de présenter des propositions, de diriger l'application des décisions de la majorité. De plus, pour la préparation à la guerre et, en général, la conduite des opérations en campagne, leur pouvoir est presque souverain. [...] En outre ils détiennent le droit de punir à volonté n'importe lequel de leurs subordonnés en campagne. Ils ont aussi le pouvoir de faire sur les fonds publics toute dépense à leur gré, étant accompagnés d'un questeur prêt à exécuter tous leurs ordres. Ainsi donc, à considérer cet élément du gouvernement, il serait normal de dire que le régime est purement et simplement monarchique, ou royal.
Polybe, Histoire romaine |
Services réciproques |
Points de vue |
C'était le devoir des patriciens [...] de faire pour leurs clients tout ce que les pères font pour leurs fils dans les questions d'argent et dans les contrats relatifs à des sommes d'argent; d'intenter un procès en leur nom quand ils avaient été lésés lors de contrats, et de les défendre contre les accusations portées contre eux ; en un mot, de leur donner dans des affaires privées et publiques toute cette sécurité dont ils avaient besoin. C'était le devoir des clients d'aider leur patron en finançant des dots pour leurs filles si les pères n'avaient pas des moyens suffisants; de verser une rançon à l'ennemi si l'un d'eux ou l'un de leurs enfants était fait prisonnier [...]. C'est pourquoi les relations entre clients et patrons continuèrent pendant de nombreuses générations, semblables à des liens de sang, et se transmirent de pères à fils.
Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, II, 10.
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Un patron satisfait
Les petites gens n'ont à l'égard de nous, les sénateurs, qu'un seul moyen de mériter nos bienfaits et d'y répondre: nous rendre service en nous escortant durant nos candidatures. [.. . ] Ils ne peuvent plaider pour nous, ni se porter caution pour nous, ni nous inviter chez eux; or, tout cela, ils l'attendent de nous; ils pensent donc ne pas pouvoir nous dédommager de ce qu'ils ont obtenu autrement que par leurs services.
Cicéron, Plaidoyer pour Murena, 70-71.
Un client mécontent
Tu m'invites pour trois deniers et tu ordonnes, Bassus, que dès le matin je fasse le guet en toge dans ton atrium, qu'ensuite je reste collé à tes côtés, je marche devant ta litière et me rende avec toi chez une dizaine de veuves. Ma petite toge bon marché est usée et râpée. Je ne l'achète pourtant pas seulement trois deniers, Bassus.
Martial, Épigrammes, IX, 100. |
Le cursus honorum : la « carrière des honneurs » définie par la lex Villia Annalis en 180 av. J.-C. : l'entrée dans le cursus honorum est obligatoirement précédée d'un service militaire d'une dizaine d'années, entrepris à l'âge de 17 ans.
les questeurs |
27 ans |
chargés des finances |
les édiles |
31 ans |
responsables de la police, de la voirie, de l'approvisionnement |
les préteurs |
34ans |
chargés de la justice, remplacent les consuls quand ils sont à la guerre |
les consuls |
37 ans |
au nombre de 2, ont le pouvoir exécutif et le commandement des légions |
Sous l'Empire, la questure est accessible dès l'âge de 25 ans, l'édilité à 27 ans, la préture à 30 ans, le consulat à 32 ans.
Autres magistratures :
les censeurs |
après le consulat |
surveillent les moeurs, procède au recensement, élu pour 5 ans |
les tribuns de la plèbe |
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défendent les droits et intérêts du peuple |
les dictateurs |
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en cas de crise grave, reçoivent tous les pouvoirs pour une brève durée |
Documents complémentaires
Le narrateur est l'ancien secrétaire de Cicéron. Il décrit un jour d'élection
Il règne toujours en ces occasions une atmosphère de compétition, quand les candidats et leurs partisans quittent la ville de bonne heure le matin pour gagner les parcs de vote tandis que les commerçants les plus dynamiques proposent dès l'ouverture vin et saucisses, parasols et dés, ainsi que tout ce qui est nécessaire pour apprécier une bonne élection. Pompée, en tant que premier consul en activité et suivant la coutume, se tenait déjà à l'entrée de la tente du président du bureau de vote, un augure à son côté. Dès que tous les candidats au consulat et à la préture, soit une vingtaine de sénateurs, se furent alignés dans leur toge blanchie, il monta sur l'estrade et lut la prière traditionnelle. Les votes commencèrent peu après, et les milliers d'électeurs n'eurent plus qu'à traîner et bavarder jusqu'à ce que vienne leur tour d'entrer dans les parcs.
C'était la vieille république à l'oeuvre, chacun votant dans la centurie qui lui était attribuée, comme dans les temps anciens, quand les soldats élisaient leur général. [...]La préséance par les centuries - qui étaient au nombre de cent quatre-vingt-treize — a toujours été déterminée par la fortune, et Ies classes les plus riches ont toujours voté en premier et annoncé les candidatures en premier aussi : soit un avantage significatif. Ces centuries avaient également l'avantage de comprendre moins de membres, alors que celles des pauvres, comme la centurie des bas quartiers de Subura, étaient vastes et très peuplées ; il en résultait donc que la voix d'un homme riche avait plus de valeur. [...] Les plus pauvres devaient savoir qu'ils n'influeraient guère sur l'issue du scrutin mais le droit de vote représentait un tel privilège, qu'ils restèrent tout l'après-midi debout en pleine chaleur, à attendre leur tour.
Robert Harris, Imperium, 2006, traduction Nathalie Zimmermann, ed. Plon
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V. Quand on se présente candidat à une fonction publique, il y a deux choses à faire : la première concerne l'attachement de ses amis, l'autre le suffrage populaire.
La fidélité de ses amis doit être scellée par des services, des obligations, par la durée, par le bon caractère et le charme de ton tempérament. Mais ce mot "ami" a une connotation plus large lors d'une campagne électorale que dans la vie courante. Tout ce qui montre le moindre signe d'inclination pour toi, qui te rend visite, doit être considéré comme un ami. Cependant tes amis de toujours, ceux de ton sang ou de ta parenté, ceux de ton club, ceux qui ont des liens avec toi, ceux-là il faut absolument que tu les chérisses et que tu les cajoles. Ensuite tu dois faire de grands efforts pour que tes intimes et ceux qui te sont les plus attachés chez toi t'aiment et désirent vivement que tu aies la position la plus élevée possible : je veux parler des gens de ta tribu, de tes voisins, de tes clients et enfin de tes affranchis et même de tes esclaves : tout ce qu'on dit sur ta réputation émane de sources domestiques. […]
Et pour résumer, puisque ta candidature est surtout soutenue par cette catégorie d'amitiés que tu as gagnées comme avocat quand tu as défendu leur cause, fais en sorte que chez tous ceux qui te sont obligés, leur obligation soit clairement définie et déterminée. Comme tu ne leur as jamais rien demandé en retour, fais leur comprendre que tu as réservé à ce moment précis tout ce qu'à ton avis, ils te doivent.
XI. On doit maintenant parler d'une autre partie de la tâche d'un candidat : il s'agit de se concilier le peuple. Cela exige le talent de se rappeler des noms, la flatterie, la persistance, la générosité, le pouvoir de lancer des rumeurs et de créer un sentiment d'espoir dans l'état.
La première chose que tu as à faire c'est, parmi les gens que tu connais, identifier des personnes remarquables : continue à augmenter leur nombre et à les améliorer chaque jour. […]
Bien que tu ne manques pas de la courtoisie que les honnêtes gens possèdent, cependant tu as vraiment besoin de la flatterie, qui, même si elle est fautive et indigne en d'autres moments de la vie, est pourtant nécessaire lors d'une candidature au consulat. […]
Pour ce qui est de la présence constante, il n'y a aucune règle établie […]. Il est très important de ne pas aller n'importe où : le véritable résultat d'une présence constante c'est d'être non seulement à Rome et dans le forum, mais de faire une propagande continue, de s'adresser à plusieurs reprises aux mêmes personnes, de ne pas se risquer (dans la mesure de tes possibilités) à ce que quelqu'un ne puisse te dire que tu ne l'as pas sollicité et sollicité vraiment et scrupuleusement. […]
Veille à être accessible à tous jour et nuit non seulement par les portes de ta maison, mais par ton visage et ta mine, qui est la porte de l'esprit; en effet si elle révèle des sentiments cachés et dissimulés il importe peu que les portes de ta maison soient ouvertes. Les gens désirent non seulement qu'on leur fasse des promesses surtout lorsque cela vient d'un candidat mais qu'on les fasse largement et avec distinction. […]
Repente hominem proripi atque in foro medio nudari ac deligari et virgas expediri jubet. Clamabat ille miser se civem esse Romanum, municipem Consanum; meruisse cum L. Raecio, splendidissimo equite Romano, qui Panhormi negotiaretur, ex quo haec Verres scire posset. Tum iste, se comperisse eum speculandi causa in Siciliam a ducibus fugitivorum esse missum; cujus rei neque index neque uestigium aliquod neque suspicio cuiquam esset ulla; deinde jubet undique hominem vehementissime verberari.
Caedebatur virgis in medio foro Messanae civis Romanus, judices, cum interea nullus gemitus, nulla vox alia illius miseri inter dolorem crepitumque plagarum audiebatur nisi haec, 'Civis Romanus sum.' Hac se commemoratione civitatis omnia verbera depulsurum cruciatumque a corpore dejecturum arbitrabatur; is non modo hoc non perfecit, ut virgarum vim deprecaretur,
sed cum imploraret saepius usurparetque nomen civitatis, crux, - crux, inquam, - infelici et aerumnoso, qui numquam istam pestem viderat, comparabatur. Cicéron, Contre Verrès, Action II, livre V |
Tout à coup il ordonne d’arracher l’homme de prison, de le mettre nu en plein forum, de l’attacher au poteau, de préparer les verges. Il criait, le malheureux, qu'il était citoyen romain, de la ville de Compsa, qu'il avait servi sous L. Raecius, brillant chevalier romain, commerçant à Palerme, de qui Verrès pouvait savoir la vérité. Alors le préteur dit qu’il avait la preuve que les chefs des esclaves fugitifs l’avaient envoyé en Sicile comme espion. Il n’y avait eu aucune dénonciation à ce propos, aucune trace, pas le moindre soupçon. Il ordonne ensuite aux licteurs de le frapper tous ensemble de toutes leurs forces. Messana, ae : Messine (ville de Sicile) cum interea : tandis que
Il pensait, par le simple rappel de son droit de cité, écarter tous les coups et repousser le supplice. Mais il ne réussit pas à écarter par ses prières la violence des verges saepius : sans cesse
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Recensement et service militaire : Le recensement (census) évaluait la fortune des citoyens et déterminait leur incorporation dans la légion (il fallait pouvoir acheter son équipement). Dans la jeune République, ce service militaire, souvent héroïque et dignement récompensé pouvait ruiner les citoyens :
Texte 1 : Héroïsme et récompenses militaires
L. Siccius Dentatus, […] assista à 120 affaires, fut vainqueur dans 8 combats singuliers, et reçut 45 blessures par-devant, aucune par derrière. Le même enleva 34 dépouilles, reçut en don 18 piques sans fer, 25 ornements militaires, 83 colliers, 160 bracelets, 26 couronnes, dont 14 civiques, 8 d'or, 3 murales, et une obsidionale; et du fisc 10.000 as, des captifs, et 20 bœufs. Il suivit le triomphe de neuf généraux qui devaient surtout à lui leurs succès. […] Les exploits de Manlius Capitolinus ne seraient pas moins honorables, s'il n'en avait terni l'éclat par la fin de sa vie : il avait enlevé deux dépouilles avant sa dix-septième année ; il avait reçu la couronne murale le premier de tous les chevaliers, 6 couronnes civiques et 37 récompenses ; il avait été blessé 23 fois par devant ; Il avait sauvé P. Servilius, maître de la cavalerie, quoique blessé lui- même a l'épaule et à la cuisse ; en outre, il avait défendu seul contre les Gaulois le Capitole, dernier rempart de la république ; ce qui serait au-dessus de tout, s'il ne l'eût pas sauvé pour se faire roi. […] A mon avis, on ne préférera personne avec justice à M. Sergius, bien que son arrière-petit-fils Catilina, ait entaché ce nom glorieux.
Secundo stipendio dextram manum perdidit; stipendiis duobus ter et viciens vulneratus est, ob id neutra manu, neutro pede satis utilis. bis ab Hannibale captus, bis vinculorum ejus profugus, viginti mensibus nullo non1 die in catenis aut compedibus custoditus. Sinistra manu sola quater pugnavit, uno die duobus equis insidente eo2 suffossis. Dextram sibi ferream fecit eaque religata proeliatus Cremonam3 obsidione exemit, Placentiam3 tutatus est, duodena castra hostium in Gallia cepit.
PLINE L’ANCIEN, Histoire Naturelle, 7, 28
1. les deux négations s’annulent (nullus non dies : chaque jour). 2. insidente eo : alors qu’il les montait. 3. Crémone et Plaisance sont deux villes de Gaule cisalpine
Vocabulaire :
stipendium, ii, n : campagne militaire ter et viciens : 23 fois neuter :aucun des 2, ni l’un ni l’autre satis : assez bien, passablement utilis, e : capable de se servir profugus, a, um : s’étant échappé |
catena, ae, f :chaîne compedes, edium, f. pl. : entraves custodio, is, ire, ivi, itum : garder quater : quatre fois suffodio, is, ere, fodi, fossum : percer au ventre, éventrer |
religo, as, are : attacher proelior, aris, ari, atus sum combattre obsidio, onis, f : siège eximo, is, ere, emi, emptum : delivrer tutor, aris, ari, atus sum : défendre duodena : douze |
Majores nostri nullam, ne privatam quidem rem agere feminas sine tutore auctore voluerunt, in manu esse parentium, fratrum, virorum: nos, si diis placet, jam etiam rem publicam capessere eas patimur et foro prope et contionibus et comitiis immisceri. quid enim nunc aliud per vias et compita faciunt quam rogationem tribunorum plebi suadent, quam legem abrogandam censent? date frenos impotenti naturae et indomito animali et sperate ipsas modum licentiae facturas: nisi vos facietis, minimum hoc eorum est quae iniquo animo feminae sibi aut moribus aut legibus injuncta patiuntur. omnium rerum libertatem, immo licentiam, si vere dicere volumus, desiderant. quid enim, si hoc expugnaverint, non temptabunt?
Recensete omnia muliebria jura quibus licentiam earum adligaverint majores vestri per quaeque subjecerint viris; quibus omnibus constrictas vix tamen continere potestis. Quid? si carpere singula et extorquere et exaequari ad extremum viris patiemini, tolerabiles vobis eas fore creditis? extemplo simul pares esse coeperint, superiores erunt. TITE-LIVE, Histoire romaine, 34, 2-3 |
Nos aïeux voulaient qu'une femme ne se mêlât d'aucune affaire, même privée, sans une autorisation expresse; elle était sous la puissance du père, du frère ou du mari. Et nous, grands dieux!, nous leur permettons de prendre en main le gouvernement des affaires, de descendre au forum, de se mêler aux discussions et aux comices. Car aujourd'hui, en parcourant les rues et les places, que font- elles autre chose que d'appuyer la proposition des tribuns et de faire abroger la loi? Lâchez la bride aux caprices et aux passions de ce sexe indomptable, et flattez-vous ensuite de le voir; à défaut de vous-mêmes, mettre des bornes à son emportement. Cette défense est la moindre de celles auxquelles les femmes souffrent impatiemment d'être astreintes par les moeurs ou par les lois. Ce qu'elles veulent, c'est la liberté la plus entière, ou plutôt la licence, s'il faut appeler les choses par leur nom. Qu'elles triomphent aujourd'hui, et leurs prétentions n'auront plus de terme!" per quaeque = et per quae
quibus omnibus constrictas (eas) : bien qu’elles soient liées par toutes ces lois (eas) carpere et extrorquere et exaequari singula : chaque loi une à une; ad extremum : à la fin fore : futurume esse; extemplo simul: dès que |
I –
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Magno natu quidam cum omnium malorum suorum insignibus se in forum projecit. Obsita erat squalore vestis, foedior corporis habitus pallore ac macie perempti; ad hoc promissa barba et capilli efferaverant speciem oris. Noscitabatur tamen in tanta deformitate, et ordines duxisse aiebant aliaque militiae decora vulgo miserantes eum jactabant; ipse testes honestarum aliquot locis pugnarum cicatrices adverso pectore ostentabat. Sciscitantibus, unde ille habitus, unde deformitas, cum circumfusa turba esset prope in contionis modum, Sabino bello ait se militantem, quia propter populationes agri non fructu modo caruerit, sed villa incensa fuerit, direpta omnia, pecora abacta, tributum iniquo suo tempore imperatum, aes alienum fecisse. Id cumulatum usuris primo se agro paterno avitoque exuisse, deinde fortunis aliis, postremo velut tabem pervenisse ad corpus; ductum se ab creditore non in servitium, sed in ergastulum et carnificinam esse. Inde ostentare tergum foedum recentibus vestigiis verberum. TITE-LIVE, Histoire romaine, 2, 23 |
Un vieillard se précipite dans le forum tout couvert des marques de ses nombreuses souffrances; ses vêtements sales et en lambeaux offraient un aspect moins hideux que sa pâleur, et l'extrême maigreur de son corps exténué; une longue barbe, des cheveux en désordre, donnaient une expression farouche à ses traits. On le reconnaissait cependant tout défiguré qu'il était; on disait qu'il avait été centurion : tous, en plaignant son sort, rappelaient ses autres récompenses militaires; lui-même montrait sa poitrine couverte de nobles cicatrices qui témoignaient de sa valeur en plus d'une rencontre. On lui demandait pourquoi cet extérieur ? pourquoi ces traits ainsi défigurés ? et, comme la foule qui se pressait autour de lui était presque aussi nombreuse qu'une assemblée du peuple, il prit la parole : "Pendant qu'il servait contre les Sabins dit-il, sa récolte avait été détruite par les dévastations de l'ennemi; bien plus, sa ferme avait été brûlée, ses effets pillés, ses troupeaux enlevés. Obligé de payer l'impôt dans une détresse aussi grande, il s'était vu contraint d'emprunter; ses dettes, grossies par les intérêts, l'avaient dépouillé d'abord du champ qu'il tenait de son père et de son aïeul, puis de tout ce qu'il possédait encore : bientôt, s'étendant comme un mal rongeur, elles avaient atteint sa personne elle-même. Saisi par son créancier il avait trouvé en lui non un maître, mais un geôlier et un bourreau." Là-dessus il montre ses épaules toutes meurtries des coups qu'il vient de recevoir. |
M. Tullius Cicero ( Rome) |
Prénoms les plus courants et abréviations
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Rusticos servos, qui modo non incommode se gesserint, saepius quam urbanos familiariusque alloquor; et cum hac comitate domini levari perpetuum laborem eorum intelligam, nonnumquam etiam jocor, et plus ipsis jocari permitto. Illud quoque facio, ut1 quasi cum peritioribus2 de aliquibus operibus novis cum eis3 deliberem, et per hoc4 cognosco cujusque5 ingenium. Tum etiam libentius6 eos id opus aggredi video, de quo secum deliberatum7 et consilium8 ipsorum susceptum7 putant. […] Diligens dominus et ab ipsis et a soultis servis1 quibus major est fides, quaerere debet an ex sua constitutione justa percipiant, atque panis potionisque bonitatem gustu suo explorare et vestes pedumque tegmina recognoscere. Saepe etiam querendi potestatem facere debet de iis qui aut crudeliter eos aut fraudulenter infestent. Nos quidem1 juste dolentes2 tam vindicamus3, quam animadvertimus4 in eos qui seditionibus familiam concitant, qui calumniantur magistros5 suos. Ac rursus praemio prosequimur6 eos qui strenue atque industrie se gerunt. Feminis quoque fecundioribus otium nonnumquam et libertatem dedimus, cum plures natos educassent. Nam cui tres erant filii, vacatio, cui plures, libertas quoque contingebat. |
Pourvu qu'ils se soient bien comportés, j'entre en conversation plus fréquente et plus familière avec mes gens de la campagne qu'avec ceux de la ville, et, voyant que mon affabilité procure quelque adoucissement à leurs continuels travaux, je plaisante joyeusement avec eux et leur permets d'en faire autant avec moi.
1 - ut développe illud (cela, à savoir que) 2 - quasi cum peritioribus : comme avec des gens assez expérimentés 3 – eis reprend rusticos servos (l.1) 4 - per hoc : par ce moyen 5 – cujusque : G de quisque : chacun 6 – libentius : plus volontiers ; 7 - secum : cum se 8 – deliberatum … susceptum 9 – consilium suscipere : prendre un avis
Un bon maître devra s'informer auprès de ces esclaves, et auprès de ceux qui ne sont pas enchaînés, lesquels méritent plus de confiance, si chacun a reçu ce qui lui revient équitablement, et goûter le pain et la boisson, pour juger leur qualité et vérifier l'état des habits et des chaussures. Souvent aussi il leur permettra de se plaindre des vexations et des fraudes qu'ils endurent.
1 – quant à nous (= quant à moi) 2- juste dolentes : ceux qui se plaignent à bon droit 3 - vindico, as, are : défendre 4 – animadvertere in : sévir contre 5 - magister : chef des esclaves 6 – praemio prosequi : récompenser
Ainsi j’ai fait remise de travaux à celles qui en avaient trois ; j’ai rendu libres celles qui en avaient davantage. |
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'Servi sunt.' Immo homines. 'Servi sunt ' Immo contubernales. 'Servi sunt.' Immo humiles amici. 'Servi sunt.' Immo conservi, si cogitaveris tantundem in utrosque licere fortunae. Itaque rideo istos qui turpe existimant cum servo suo cenare: quare, nisi quia superbissima consuetudo cenanti domino stantium servorum turbam circumdedit? Est ille plus quam capit, et ingenti auiditate onerat distentum ventrem ac desuetum iam ventris officio, ut majore opera omnia egerat quam ingessit. At infelicibus servis movere labra ne in hoc quidem ut loquantur, licet; virga murmur omne compescitur, et ne fortuita quidem verberibus excepta sunt, tussis, sternumenta, singultus; magno malo ulla voce interpellatum silentium luitur; nocte tota jejuni mutique perstant. Sic fit ut isti de domino loquantur quibus coram domino loqui non licet. At illi quibus non tantum coram dominis sed cum ipsis erat sermo, quorum os non consuebatur, parati erant pro domino porrigere ceruicem, periculum imminens in caput suum auertere; in conuiuiis loquebantur, sed in tormentis tacebant. Deinde eiusdem arrogantiae prouerbium iactatur, totidem hostes esse quot seruos: non habemus illos hostes sed facimus.
Sénèque, Lettres à Lucilius, V, 47 |
Ils sont esclaves; mais ils sont hommes. Ils sont esclaves! mais ils logent sous votre toit. Ils sont esclaves! non ; ils sont des amis dans l'abaissement. Ils sont esclaves! eh! oui, nos compagnons d'esclavage, si nous considérons que la fortune a un égal pouvoir sur eux et sur nous. Aussi je ris, quand je vois des hommes tenir à déshonneur de souper avec leur esclave; et pourquoi? parce qu'un usage insolent entoure le maitre, à son souper, d'une foule d'esclaves debout autour de lui Il prend, ce maître, plus de nourriture qu'il n'en peut contenir; il surcharge avec une effrayante avidité son estomac déjà plein et déshabitué de ses fonctions; il avale avec peine, pour rejeter avec plus de peine encore ; cependant ses malheureux esclaves ne peuvent ouvrir la bouche, pas même pour lui parler. Le fouet est là pour étouffer tout murmure; le hasard lui-même n'est pas pour eux une excuse; une toux, un éternuement, un hoquet, le plus léger bruit, sont autant de crimes suivis du châtiment. Toute la nuit, ils restent debout, à jeun, en silence. Qu'en arrive-t-il? on se tait devant le maître; on parle de lui en arrière. Mais les esclaves dont les lèvres n'étaient pas cousues, ceux qui pouvaient converser devant le maître et avec lui, ceux-là étaient prêts à mourir pour lui, à détourner sur leur tête le péril qui le menaçait. Ils parlaient à table, mais ils se taisaient à la torture. C'est encore notre arrogance qui a créé ce proverbe : « Autant d'esclaves, autant d'ennemis. » Nos ennemis! ils ne le sont pas; c'est nous qui les faisons tels. |
Majores nostri nullam, ne privatam quidem rem agere feminas sine tutore auctore voluerunt, in manu esse parentium, fratrum, virorum: nos, si diis placet, jam etiam rem publicam capessere eas patimur et foro prope et contionibus et comitiis immisceri. quid enim nunc aliud per vias et compita faciunt quam rogationem tribunorum plebi suadent, quam legem abrogandam censent? date frenos impotenti naturae et indomito animali et sperate ipsas modum licentiae facturas: nisi vos facietis, minimum hoc eorum est quae iniquo animo feminae sibi aut moribus aut legibus injuncta patiuntur. omnium rerum libertatem, immo licentiam, si vere dicere volumus, desiderant. quid enim, si hoc expugnaverint, non temptabunt?
Recensete omnia muliebria jura quibus licentiam earum adligaverint majores vestri per quaeque subjecerint viris; quibus omnibus constrictas vix tamen continere potestis. Quid? si carpere singula et extorquere et exaequari ad extremum viris patiemini, tolerabiles vobis eas fore creditis? extemplo simul pares esse coeperint, superiores erunt. TITE-LIVE, Histoire romaine, 34, 2-3 |
Nos aïeux voulaient qu'une femme ne se mêlât d'aucune affaire, même privée, sans une autorisation expresse; elle était sous la puissance du père, du frère ou du mari. Et nous, grands dieux!, nous leur permettons de prendre en main le gouvernement des affaires, de descendre au forum, de se mêler aux discussions et aux comices. Car aujourd'hui, en parcourant les rues et les places, que font- elles autre chose que d'appuyer la proposition des tribuns et de faire abroger la loi? Lâchez la bride aux caprices et aux passions de ce sexe indomptable, et flattez-vous ensuite de le voir; à défaut de vous-mêmes, mettre des bornes à son emportement. Cette défense est la moindre de celles auxquelles les femmes souffrent impatiemment d'être astreintes par les moeurs ou par les lois. Ce qu'elles veulent, c'est la liberté la plus entière, ou plutôt la licence, s'il faut appeler les choses par leur nom. Qu'elles triomphent aujourd'hui, et leurs prétentions n'auront plus de terme!" per quaeque = et per quae
quibus omnibus constrictas (eas) : bien qu’elles soient liées par toutes ces lois (eas) carpere et extrorquere et exaequari singula : chaque loi une à une; ad extremum : à la fin fore : futurume esse; extemplo simul: dès que |
Pline (1er-2ème siècle ap JC) fait l’éloge de son épouse et montre ainsi ce que doivent être les qualités de la bonne épouse d’un citoyen Romain
Summum est acumen summa frugalitas; amat me, quod castitatis indicium est. Accedit his studium litterarum, quod ex mei caritate concepit. Meos libellos habet, lectitat, ediscit etiam. Qua illa sollicitudine cum videor acturus, quanto cum egi gaudio afficitur! Disponit qui nuntient sibi quem assensum quos clamores excitarim, quem eventum judicii tulerim. Eadem, si quando recito, in proximo discreta velo sedet, laudesque nostras avidissimis auribus excipit. Versus quidem meos cantat etiam formatque cithara, non artifice aliquo docente, sed amore qui magister est optimus. His ex causis in spem certissimam adducor perpetuam nobis majoremque in dies futuram esse concordiam. Non enim aetatem meam aut corpus, quae paulatim occidunt ac senescunt, sed gloriam diligit. PLINE, Lettres, 4,19 |
En elle la plus vive intelligence s'allie à la plus parfaite conduite; elle m'aime, et c'est une preuve de sa vertu. Elle a de plus le goût des lettres, que lui a inspiré son amour pour moi. Mes écrits sont dans ses mains, elle les lit et les relit, et même les apprend par coeur. Que d'inquiétude dans son coeur, quand je suis sur le point de plaider ! Quelle joie, quand c'est fini ! Elle charge des messagers de lui rapporter les applaudissements, les acclamations que j'ai soulevées, le succès que j'ai obtenu dans mon affaire. Ou bien, si parfois je fais une lecture publique, elle se tient à proximité, dissimulée derrière une tenture, et recueille d'une oreille avide les louanges que je reçois. formo, as, are : arranger non aliquo : nullo ex his causis |
L. Brutus […]filios suos dominationem Tarquini a se expulsam reducentes summum imperium obtinens conprehensos proque tribunali virgis caesos et ad palum religatos securi percuti jussit. exuit patrem, ut consulem ageret, orbusque vivere quam publicae vindictae deesse maluit. […]T. autem Manlius Torquatus, propter egregia multa rarae dignitatis, juris quoque civilis et sacrorum pontificalium peritissimus, in consimili facto ne consilio quidem necessariorum indigere se credidit: nam cum ad senatum Macedonia de filio ejus D. Silano, qui eam provinciam optinuerat, querellas per legatos detulisset, a patribus conscriptis petiit ne quid ante de ea re statuerent quam ipse Macedonum filiique sui causam inspexisset. […]
Domi consedit solusque utrique parti per totum biduum vacavit ac tertio plenissime die diligentissimeque auditis testibus ita pronuntiavit: 'cum Silanum filium meum pecunias a sociis accepisse probatum mihi sit, et re publica eum et domo mea indignum judico protinusque e conspectu meo abire jubeo'. tam tristi patris sententia perculsus Silanus lucem ulterius intueri non sustinuit suspendioque se proxima nocte consumpsit. Valère Maxime, Des faits et des paroles mémorables, Livre V |
L. Brutus apprend que ses fils s'efforcent de ramener la domination de Tarquin, dont il avait délivré sa patrie. Revêtu de la souveraine magistrature, il les fait saisir, et, devant son tribunal, les fait battre de verges, attacher à un poteau et frapper de la hache. Il dépouille les sentiments d'un père pour remplir les devoirs de consul : il aime mieux vivre privé de ses enfants, que manquer à la vengeance publique. […]T. Manlius Torquatus, parvenu à une rare considération par une foule d'actions éclatantes, et profondément versé dans la science du droit civil et du droit pontifical, ne crut pas, dans une occasion semblable, avoir même besoin d'une assemblée de famille. La Macédoine, par l'entremise d'une ambassade, avait porté plainte au sénat contre son fils Décimus Silanus, qui avait administré cette province. Torquatus pria le sénat de ne pas statuer sur cette affaire, qu'il n'eut lui-même examiné les griefs des Macédoniens et la défense de son fils. […] per totum biduum : pendant 2 jours entiers construire : tertio die plenissime diligentissimeque construire : et re publica et et immo mea eum indignum [esse] judico suspendio …consumpsit : et il se pendit la nuit suivante |
M Lounaci, Professeur de Lettres Classiques Contactez moi