Textes et vocabulaire complémentaires sur les textes vus en classe
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Horace Carpe diem

Horace, Odes I 11 | carpe diem

 

N’essaye pas de savoir - c’est une chose interdite - pour moi, pour toi,
le temps que les dieux nous ont donné, Leuconoé. Ne sonde pas
les horoscopes babyloniens. Quoi qu’il arrive, tout en sera meilleur !
Que Jupiter nous donne encore de très nombreux hivers, que celui-ci soit le dernier,
 
qui, en ce moment même, fait se briser les vagues de la mer Tyrrhénienne
sur les rochers usés, toi, pleine de sagesse, fais couler du vin et abrège l’attente
trop longue pour un instant si court. Le temps de parler, et la vie jalouse
sera enfuie. Prends le jour qui s’offre, ne fais pas crédit à demain.

Texte latin

Tu ne quaesieris (scire nefas) quem mihi, quem tibi
finem di dederint, Leuconoe, nec Babylonios
temptaris numeros. Vt melius quicquid erit pati !
Seu pluris hiemes seu tribuit Iuppiter ultimam,

quae nunc oppositis debilitat pumicibus mare
Tyrrhenum, sapias, uina liques et spatio breui
spem longam reseces. Dum loquimur, fugerit inuida
aetas : carpe diem, quam minimum credula postero.

source: fonsbandusiae.com Danielle Carlès

Catulle

Catulle poèmes à rapprocher de l'évocation de la vie et de la mort par Trimalcion

 

III. Il déplore la mort du moineau

Pleurez, Vénus, Amours, et vous tous, tant que vous êtes, hommes qui aimez Vénus ! Le moineau de mon amante est mort, le moineau, délices de mon amante, [5] lui qu'elle aimait plus que ses propres yeux ! Il était aussi doux que le miel, il connaissait sa maîtresse comme une petite fille connaît sa mère ; il ne quittait jamais son giron, mais sautillant tantôt par-ci, tantôt par-là, [10] pour elle seule il pépiait sans cesse ! Et maintenant, il va par la route ténébreuse au pays d'où l'on dit que ne revient personne. Ah ! maudites soyez-vous, males ténèbres d'Orcus, qui dévorez tout ce qui est joli ; [15] il était si joli le moineau que vous m'avez enlevé ! O malheur ! pauvre petit moineau ! c'est pour toi que maintenant les beaux yeux de mon amie sont gonflés et tout rouges de larmes !

 


IV. Dédicace d'un canot

Ce canot que vous voyez, passants, fut, à l'entendre, le plus rapide des navires. Jamais aucun vaisseau ne put le devancer de son étrave, soit que les voiles, [5] soit que les rames le fissent voler sur l'onde. Il vous défie de le nier, rivages de l'Adriatique menaçant, îles Cyclades, illustre Rhodes, horrible Propontide de Thrace, et vous, golfe sauvage du Pont : [10] oui, les sommets du Cytore ont souvent retenti du sifflement de sa sonore chevelure ! Amastris du Pont, Cytore couronné de buis, vous avez connu, dit le canot, vous connaissez encore cette histoire. [15] Dès l'origine du monde il se dressait, dit-il, sur vos rives, il plongeait ses rames dans vos flots. C'est de là qu'à travers tant de mers en furie, il a porté son maître, soit que le vent l'appelât à gauche ou à droite, [20] soit que Jupiter propice vînt frapper d'un coup ses deux flancs. Jamais on ne fit de voeux pour lui aux dieux des rivages, quand il quitta la mer pour finir sur les bords de ce lac limpide. [25] Mais cela, c'est le passé ; maintenant, il vieillit dans une calme retraite, et se consacre à toi, Castor jumeau, à toi, jumeau de Castor.

 


V. À Lesbie

Vivons, ma Lesbie, et aimons-nous ; et moquons-nous comme d'un as des murmures de la vieillesse morose. Le soleil peut mourir et renaître ; [5] nous, lorsqu'une fois est morte la flamme brève de la vie, il nous faut tous dormir dans la nuit éternelle. Donne-moi mille baisers, et puis cent ; puis mille autres, et puis cent ; puis encore mille autres, et puis cent ; [10] puis, après des milliers de baisers, nous en brouillerons le compte pour ne plus le savoir et pour qu'un méchant ne puisse nous jeter un sort en sachant lui aussi le compte de nos baisers !