Histoire poétique
HISTOIRE POÉTIQUE
A. CARACTÉRISTIQUES
I. Définitions
1) Poésie= création
Hugo imagine dans « Demain dès l’aube » un dialogue avec sa fille morte (« je sais que tu m’attends »).
- -Le théâtre est aussi un lieu de poèsie.
Quand la Bérénice de Racine évoque la période où elle a été séparée de son amant Titus (« Dans l’Orient désert quel devint mon ennui »).
2) L’oralité :
- -de nombreux effets ne sont perceptibles que lors de la lecture orale (rythmes, sonorités..)= en effet, à l’origine, le poète était une sorte de chanteur.
- -le graphisme est aussi très importants= des « rimes pour l’œil ». Certains poètes ont même écrit des caligrammes (où la disposition est aussi importante que le contenu).
Même ds les autres arts :
-Les animaux volants de Marc Chagall
-Les Nocturnes de Chopin.
Identifier une poèsie = On retrouve réunies émotion et imagination qui accompagnent une interrogation sur le langage.
II. L’énonciation
1) Le locuteur
Le poème est souvent à la 1ère perso.
- -« je »=le locuteur, le poète évoquant son expérience personnelle. Il se rapproche de l’autobiographique. C’est le cas de la poésie lyrique (=exprime les sentiments personnels du poète).
- -« je »=s’élargir à l’humanité
- «Laissez-nous savourer les rapides délices
- LAMARTINE, Méditations poétiques.
- -les paroles ou les pensées d’1 autre.Baudelaire fait parler une statue (=allégorie de la beauté) : « je suis belle, ô mortels… »
2) À qui il s’adresse?
-1 locuteur réel :
« Puisque j’ai mis ma bouche à ta coupe encore pleine », Hugo à Juliette.
-Lui-même (le poète) :
« A la fin tu es las de ce monde ancien ». Le dialogue intérieur d’Apollinaire ds « Zone », extrait du recueil Alcools.
-Au monde :
En ce monde, il se faut l’un l’autre secourir
Si ton voison vient à mourir
C’est sur toi que le fardeau tombe . La Fontaine, « le Cheval et l’âne », Fables
III. L’image poétique
1) Donner à Voir
C’est la démarche fondamentale 2 la poésie (selon Paul Élouard). Pour cela le poète utilise l’image renovée qui provoque des associations nouvelles. Les métaphores, allégories = donc essentielles.
« Soleil cou coupé » (« Zone », Alcools), ainsi Apollinaire conclue son parcours circulaire ds Paris.
2) Éveiller
Figures 2 style : jeux sur les constructions (anaphore, chiasme, oxymore, périphrase..). Ces figures se trouvent ds tous les textes litt. , mais son essentielles à l’écriture poétique
IV. Vers, rythme…
Rythme= parenté poèsie avec la musique : le poètes mythique (Apollon, Orphée), étaient représentés ac 1 instrument 2 musique (lyre, luth)
V. La « liberté »
Contraintes= souvent fécondes et produisent des merveilles.
-Certains les multiplient :
-Vers la fin du XIX ème siècle : les poètes s’adonnent à la suite 2 Rimbaud.
1) Vers libres
Illustration + connue= Apollinaire ds Alcools (1913). Mais avant aussi Rimbaud et Vehraeren.
2) Prose
-Apogée= 2nd moitié du XIXème. Expression très dépouillée + voc. Simple.
-décrit = 1 monde banalisé (Le Spleen 2 Paris, baudelaire) + expériences oniriques (Illuminations, Rimbaud / Les Chant de Maldoror, Lautréamont / Gaspard 2 la nuit, Aloysius Bertrand). + montrer le monde ordinaire (Francis Ponge)
3) Versets
=poèmes écrits en courts paragraphes, comparables à des textes religieux. Rythme adopté par Paul Claudel ou Saint-John Perse
VI. Type de poète ( BUT)
1) Amuseur
Le poète comme 1 amusateur qui compose à l’occasion des grands événements (leurs noms, en général, ne survivent pas).
2) Médiateur
Intermédiaire entre les hommes et un-delà :
-Baudelaire considère le monde comme le reflet 2 la vérité que l’homme ordinaire ne peut percevoir. Seul le poète a accès à cette vérité et peut la transmettre aux hommes (« j’ai + 2 souvenirs que si j’avais 1000 ans »).
-Cependant comme son albatros, s’il est le roi ds l’azur, les hommes ne le comprennent pas et se moque 2 lui (2 même pour les poètes 2 la Pléiade).
3) Prophète (Hugo)
Il place le poète ds la lignée des prophètes= interprète + guide pour les hommes. C’est 1 « rêveur sacré » :
-« Peuples! Écoutez le poète! / Écoutez le rêveur sacré! » (Hugo, Les rayons et les Ombres).
4) Alchimiste de la parole
Pour Rimbaud + symboliste= le poète vit 1 expérience poétique fondamentale portant sur le langage + révélatrice du surnaturel. Il espère 2 changer le monde, mais finira par renoncer.
5) Engagé
Prend position par rapport aux problèmes des hommes, sociaux et politiques :
-par la satire(Les Regrets, de Du Bellay)
-S’engage fortement (Les Châtiments, contre Napoléon III)
-2nde G.M = René Char ou Paul Éluard
6) Lyrisme
Exprimer son émotion devant la beauté et d’analyser sa joie et sa douleur face à des événements 2 sa vie.
B. LES Mouvements littéraires dans L’HISTOIRE
I. Le XVIème siècle
* explosion de l’Humanisme : Renaissance, poésie lyrique . RENOUVEAU.
* retour aux œuvres gréco-latines
* La Pléiade : Groupe de poètes qui réivendiquent la création d’une grande poésie française.
Buts : - Enrichir la langue par l’importation de mots grecs et latins
- Règles précise de versification
- Retour aux formes antiques (satire, élégie, épître, comédie, tragédie, épopée)
-Parmi les formes poétiques récentes, seul le sonnet est conservé
-Poésie orale
II. LeXVIIème siècle : baroque / classicisme
Le baroque précède et accompagne le classicisme
1) Le Baroque
* Richesse des images et de l’imaginaire
* Composition complexe
* Métaphores pittoresques et expressives
A partir de 1620 : - Progrès de l’imprimerie
* Paix (Edit de Nantes)
* développement des cours princières ce qui favorise la création poétique.
(Ex. : Pierre de Marbeuf )
Poésie précieuse : rendre les mœurs de la Cour et de la société moins grossière et cultiver la délicatesse et les jeux de mots qui révèlent « L’esprit » (Madeleine de Scudéry)
2) Le Classicisme
* Clarté du vocabulaire
* Rigueur des règles d’écriture
* C’est Boileau, au début du XVIIème siècle qui définit les règles du classicisme et les formes :
* Tragédies
Tragédies : Racine, Corneille
Comédies : Molière
III. XVIIIème siècle : Les Lumières
* Peu de poésie
* André Chénier, marqué par le classicisme et l’Antiquité
* Rousseau et Diderot mettent en place le préromantisme
IV.XIXème : l’age d’or de la poésie
1) le romantisme
o Il commence à la fin du XVIIIème avec Rousseau et en France et surtout Goethe en Allemagne.
o Favorise la sensibilité et l’individualisme
o Le mouvement se renforce en Allemagne, Angleterre, Italie mais tardif en France
o Concerne aussi la peinture et la musique
o Attirance pour l’absolu : amour, idéal, religion
o Retour à l’irrationnel et à l’affectif
o Insatisfaction devant un monde décevant dominé par des considérations matérielles
o Refus des règles classiques ; amour de la liberté mais la Pléiade n’est pas remise en cause
o Culte du moi et expression des sentiments et états d’âmes personnels
+ Lamartine, « Méditations poétiques » grand succès
+ Alfred de Vigny « Eloa » (épopée)
+ Théophile Gautier
+ Alfred de Musset
+ Modèle : Victor Hugo (drames), célèbre grâce à sa préface de Cromwell (1827)
+ Shakespeare (drames)
2) Le Parnasse
o Un groupe de jeunes poètes, réunis sous un éditeur commun, donne à sa revue le nom de la montagne sur laquelle les anciens Grecs plaçaient le séjour d’Apollon et des Muses : le Parnasse
o Garde du romantisme l’horreur du quotidien, l’absolu
o Rejette les lamentations
o Certains poèmes en prose
o Baudelaire : « sonnets libertins »
+ Leconte de Lisle (le principal)
+ José Maria de Heredia
+ Théodore de Banville (« Petit traité de versification française » très rigoureux)
3) Le symbolisme
o Mis en place par Jean Moréas. Veut s’opposer au réalisme dit « scientifique »
o But : exprimer une vérité idéale qui se cache sous le monde concret des apparences : « L’Idéal »
o Tristes réalités quotidiennes
o Nombreuses analogies, métaphores
+ Baudelaire
+ Rimbaud
+ Verlaine
# Mouvement dispersé :
-Mallarmé : poésie ésotérique et formelle
V. XXème: le siècle des remises en cause
4) le surréalisme
o Début du siècle : Apollinaire
o Puis dadaïsme :
-fondé par Tristan Tzara en 1916, vise la démolition totale de l’art
Tecniques= « écriture automatique » : écrire spontanément sans aucune logique
* 1925 : Aragon, Eluard
* confits internes , suicides, exclusions…
* les poètes surréalistes se veulent plus proche de l’alchimie ou de la « science » que de la création littéraire habituelle
* hypnose
* jeu des cadavres exquis
* hasard
* héritage du symbolisme
La parole poétique (Conférence de Yves Bonnefoy)
La parole poétique
Une réflexion sur la poésie, ce quelle est, ce qu'elle devrait être. Existe-t-il une unité de l'objet de cette réflexion, unité qu'il est nécessaire de rappeler, d'indiquer ? Il est certain que sous ce nom de « poésie » se présente, à nous qui les reconnaissons sans hésiter, des oeuvres ou des actions d'apparences souvent diverses ou contradictoires. Quelle ressemblance y a-t-il entre un poème de François Villon, où un coup de dé n'a jamais aboli le hasard, entre la majesté sereine du texte de l'Odyssée ou les cris d'Antonin Artaud. Beaucoup de façons donc d'être poète, beaucoup de pensées qui ne se raccordent pas. Si cela avait été Rimbaud qui se fut donné la tache devant ses contemporains de définir la poésie, il aurait pris appui sur la révolte, sur la dénonciation des hypocrisies et des démissions de la société, il aurait défini le poème comme une transgression des valeurs et des habitudes qui emprisonnent et appauvrissent la vie des individus. Si cela avait été Mallarmé, qui forma ce même projet, et il s'y livra d'ailleurs, il aurait au contraire porté ses yeux aussi loin que possible de la personne particulière.
Les formes de la poésie diffèrent vraiment à l'extrême à première vue, mais constater cela ce n'est nullement cautionner l'idée d'une pluralité de l'intuition poétique. Le langage est un monde presque infini, il passe par nombre de voix. La pensée et le sentiment peuvent cheminer vers un même centre. Il ne faut pas oublier non plus les circonstances historiques qui imposent aux poètes des priorités bien vite changeantes dans l'appréhension des urgences et l'interprétation de la société. Toutefois, il existe au sein de notre parole une expérience fondamentale enracinée si profond sous l'emploi des mots qu'elle peut assurer une spécificité authentiquement commune aux manifestations de la poésie
Une réflexion sur la poésie, ce quelle est, ce qu'elle devrait être. Existe-t-il une unité de l'objet de cette réflexion, unité qu'il est nécessaire de rappeler, d'indiquer ? Il est certain que sous ce nom de « poésie » se présente, à nous qui les reconnaissons sans hésiter, des oeuvres ou des actions d'apparences souvent diverses ou contradictoires. Quelle ressemblance y a-t-il entre un poème de François Villon, où un coup de dé n'a jamais aboli le hasard, entre la majesté sereine du texte de l'Odyssée ou les cris d'Antonin Artaud. Beaucoup de façons donc d'être poète, beaucoup de pensées qui ne se raccordent pas. Si cela avait été Rimbaud qui se fut donné la tache devant ses contemporains de définir la poésie, il aurait pris appui sur la révolte, sur la dénonciation des hypocrisies et des démissions de la société, il aurait défini le poème comme une transgression des valeurs et des habitudes qui emprisonnent et appauvrissent la vie des individus. Si cela avait été Mallarmé, qui forma ce même projet, et il s'y livra d'ailleurs, il aurait au contraire porté ses yeux aussi loin que possible de la personne particulière.
Les formes de la poésie diffèrent vraiment à l'extrême à première vue, mais constater cela ce n'est nullement cautionner l'idée d'une pluralité de l'intuition poétique. Le langage est un monde presque infini, il passe par nombre de voix. La pensée et le sentiment peuvent cheminer vers un même centre. Il ne faut pas oublier non plus les circonstances historiques qui imposent aux poètes des priorités bien vite changeantes dans l'appréhension des urgences et l'interprétation de la société. Toutefois, il existe au sein de notre parole une expérience fondamentale enracinée si profond sous l'emploi des mots qu'elle peut assurer une spécificité authentiquement commune aux manifestations de la poésie