Almae Litterae
Langues anciennes Terminale
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Iliade 1, 8-13 (Traduction de Ph. Brunet, Paris, Seuil, 2010)
Tίς τ ̓ ἄρ σφωε θεῶν ἔριδι ξυνέηκε μάχεσθαι;
Λητοῦς καὶ Διὸς υἱός· ὃ γὰρ βασιλῆϊ χολωθεὶς
νοῦσον ἀνὰ στρατὸν ὄρσε κακήν, ὀλέκοντο δὲ λαοί,
οὕνεκα τὸν Χρύσην ἠτίμασεν ἀρητῆρα
Ἀτρεΐδης· ὃ γὰρ ἦλθε θοὰς ἐπὶ νῆας Ἀχαιῶν
λυσόμενός τε θύγατρα φέρων τ ̓ ἀπερείσι ̓ ἄποινα.
Qui, des dieux, déclencha l’affrontement des deux hommes ? L’enfant de Zeus et Létô. Il jeta, courroucé par le maître,
sur l’armée, un mal odieux, dont les hommes moururent,
car Chrysès, son prêtre, avait reçu un outrage d’Agamemnon. Le prêtre, venu jusqu’aux nefs achéennes pour délivrer sa fille, portait la rançon innombrable.
Iliade 1, 57-67 (Traduction de Ph. Brunet, Paris, Seuil, 2010)
οἳ δ ̓ ἐπεὶ οὖν ἤγερθεν ὁμηγερέες τε γένοντο,
τοῖσι δ ̓ ἀνιστάμενος μετέφη πόδας ὠκὺς Ἀχιλλεύς·
«Ἀτρεΐδη νῦν ἄμμε παλιμπλαγχθέντας ὀΐω
ἂψ ἀπονοστήσειν, εἴ κεν θάνατόν γε φύγοιμεν,
εἰ δὴ ὁμοῦ πόλεμός τε δαμᾷ καὶ λοιμὸς Ἀχαιούς·
ἀλλ ̓ ἄγε δή τινα μάντιν ἐρείομεν ἢ ἱερῆα
ἢ καὶ ὀνειροπόλον, καὶ γάρ τ ̓ ὄναρ ἐκ Διός ἐστιν,
ὅς κ ̓ εἴποι ὅ τι τόσσον ἐχώσατο Φοῖβος Ἀπόλλων,
εἴτ ̓ ἄρ ̓ ὅ γ ̓ εὐχωλῆς ἐπιμέμφεται ἠδ ̓ ἑκατόμβης,
αἴ κέν πως ἀρνῶν κνίσης αἰγῶν τε τελείων
βούλεται ἀντιάσας ἡμῖν ἀπὸ λοιγὸν ἀμῦναι.»
Quand ils se furent rassemblés, qu’ils furent ensemble, il se leva, puis leur dit, Achille, guerrier pieds-rapides :
« Fils d’Atrée, nous allons, je crois, renouant notre errance, emprunter le chemin du retour, si la mort nous épargne, puisque, Achéens, la pestilence et la guerre nous domptent. Interrogeons, il le faut, un devin ou quelque prophète,
un interprète des songes — de Zeus en effet vient le Songe — qui nous dise pourquoi Phoibos conçut tant de colère
— nous veut-il blâmer pour un vœu, pour une hécatombe ? — et s’il veut, humant, de moutons et de chèvres sans tache, l’agréable fumet, chasser loin de nous le désastre. »
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Par Anne Bielman Sánchez et Lara Dubosson-Sbriglione
Quelle perception les Anciens avaient-ils des épidémies ?
Petit retour en arrière, du 8e siècle avant notre ère au 2e siècle de notre ère.
Thucydide est un historien grec du Ve siècle av. J.-C. Thucydide était Athénien, du dème d'Halinonte, et naquit entre les années 470 et 460. Son père s'appelait Oloros, comme le roi Thrace dont Miltiade avait épousé la fille, et il descendait par sa mère de la grande famille des Philaïdes à laquelle avaient appartenu Miltiade et Cimon. Il était riche, et les mines d'or de Scapté-Hylé en Thrace, dont il était le propriétaire ou le fermier au nom de l'Etat, qui assuraient de grands revenus. Il fut cependant peu mêlé à la vie publique. Elu stratège en 424, ce qui suppose qu'il avait fait déjà plusieurs campagnes, et chargé de garder les côtes de Thrace, il ne put empêcher le Spartiate Brasidas de prendre Amphipolis, et les Athéniens irrités l'exilèrent. Pendant vingt ans il dut vivre hors de son pays d'origine, et c'est alors qu'il ramassa les matériaux de son Histoire de la guerre du Péloponnèse et qu'il en écrivit probablement quelques parties. Enfin, rappelé à Athènes par un décret d'amnistie, en 404, il continua son histoire et la révisa tout entière. Il était occupé à ce travail, quand il mourut, laissant son oeuvre inachevée. Le lieu, les circonstances et l'époque de la mort de Thucydide ne sont pas connus. Il est probable toutefois qu'il périt de mort violente, peut-être pendant un voyage à Scapté-Hylé, et à une date voisine de l'an 400, mais sûrement antérieure à 395.